Une embarcation chargée d’immigrés majoritairement de la Tunisie a fait naufrage dans la nuit de jeudi à vendredi au large de l’île italienne de Lampedusa, et 54 des naufragés ont été sauvés, alors que les secours se poursuivaient pour retrouver d’autres disparus, ont indiqué les services de secours italiens.
Des vedettes des garde-côtes et de la police financière et trois bâtiments de l’Otan participent aux recherches, ont-ils précisé à l’agence italienne Ansa. Le nombre de disparus recherchés est encore indéterminé.
Les survivants ont parlé d’une centaine d’immigrés à bord du bateau au total et des premiers chiffres annoncent une cinquantaine de morts.
L’île italienne de Lampedusa est la destination de plusieurs immigrés tunisiens qui préfèrent y être en suivant des voies clandestines pour s’échapper à la pauvreté et les conditions de vie qui deviennent insupportables en Tunisie.
La solution n’est sûrement pas la protection des frontières pour empêcher ces clandestins de traverser la mer mais leur offrir, en Tunisie, les moyens et aides nécessaires pour vivre convenablement dans leur pays.
Mais ce qui est frappant dans ce drame, c’est le traitement qui lui a été consacré par les autorités et les médias tunisiens.
D’ailleurs, ni le Président provisoire ni le Chef du gouvernement provisoire n’ont jugé utile ni d'intervenir pour présenter leurs condoléances aux familles des disparus dont les corps ont déjà été repêchés, ni expriment leur regret du renouvellement de ce genre de tragédie en promettant des mesures pour arrêter le fléau de l’immigration clandestine, ni même d'ordonner l'ouverture d'une enquête.
Quant à nos médias, dont la majorité n'ont d'intérêt que la politique et dont la devise est désormais de remonter les citoyens les uns contre les autres en fonction de leurs couleurs politiques, ils sont aussi à blâmer parce qu’ils n’ont pas consacré la couverture adéquate à ce drame, alors que les médias étrangers l’ont longuement traité.
L’information a été banalement annoncée le vendredi soir dans les journaux télévisés des différentes chaines tunisiennes publiques soient-elles ou privées, sans consacrer des reportages ou des correspondances spéciales en direct de Lampedusa, à travers lesquelles nous aurions aimé découvrir les témoignages des rescapés.